Voici un bref aperçu du contenu de la conférence de Richard Stallman à l’ULB, basé sur des notes prises à la volée. Ce compte-rendu n’est pas exhaustif et peut receler des imprécisions. Pour les lever, écoutez l’enregistrement de cette conférence, sur le site des utilisateurs GNU/Linux de Bruxelles (en bas de la page).
Stallman a d’abord évoqué les menaces qui pèsent sur la société numérique juste, libre, démocratique et égalitaire, il a expliqué ensuite sa vision du partage et des droits d’auteurs :
La surveillance totalitaire, notamment par les cartes d’identité à puce, les réseaux sociaux, le cloudcomputing, certains logiciels ‘fermés’ et les GSM qui transmettent, à l’insu de l’utilisateur, des informations vers un server (Windows, FlashPlayer, IThink, Kindle). Stallman met aussi en cause les services de statistiques en ligne (Google Analytics), la conservation des données par les fournisseurs d’accès à Internet et les entreprises de téléphonie mobile. Pour atteindre une société numérique libre, il soutient qu’il ne suffit pas de limiter l’utilisation de ces données, il est nécessaire de ne pas les récolter.
La censure, non seulement dans les pays dictatoriaux, mais aussi les pays démocratiques. Par exemple, le Danemark a imposé un filtre qui bloque une liste de pages, dont le contenu est tenu secret. Stallman évoque aussi l’existence d’une censure d’hyperliens qui fonctionne à travers des condamnations onéreuses. Il a mis en évidence le fait que censure et surveillance s’alimentent l’une l’autre.
Les menottes numériques sont des format fermés et secrets relatifs à la sauvegarde des données des utilisateurs. Leur but est d’empêcher l’interopérabilité entre logiciel et donc l’export de ces données vers un autre logiciel. Sont concernés : Windows, iThink, FlashPlayer, Kindle et les gsm
Les formats brevetés, tels que les formats MPEG et Flash
Les programmes privateurs possèdent un contrôle sur l’ordinateur de l’utilisateur. Ils mettent en place un système de colonisation numérique qui contiennent des fonctionnalités malveillantes. Par exemple, les ‘portes dérobées’ permettent de s’introduire dans un ordinateur à l’insu de son utilisateur et d’installer à distance d’autres logiciels.
La confidentialité des modes d’emploi : certains fabricants de périphériques tiennent leur mode d’emploi secret pour empêcher l’utilisateur d’installer des périphériques achetés chez d’autres fabricants.
Les logiciels tyrans sont des programmes Open Source qui interdisent d’installer un autre logiciel libre (Androïd)
Le cloud computing par lequel l’utilisateur sauvegarde lui-même ses données sur un server externe, prévu à cet effet. Cette menace est similaire à la ‘porte dérobée’. Stallman soutient la nécessité d’avoir un ordinateur personnel doté de programmes suffisants pour travailler hors ligne.
Le vote électronique ne garantit pas la démocratie au sens où le programme de comptage des votes peut être piraté à n’importe quel moment sans que personne ne s’en rende compte.
Stallman soutient le partage en tant que diffusion non commerciale des oeuvres. Il enjoints les Etats à interdire les menottes numériques.
Il apporte deux systèmes de rétribution des auteurs :
Le premier consiste à payer les artistes au travers d’un impôt collectif perçu, par exemple, par une taxe via les fournisseurs d’accès à Internet. En ce qui concerne la clé de répartition rétribuant les auteurs, il propose un calcul basé sur la racine cubique, dont le résultat permet un meilleur partage de la somme entre les grands et les petits auteurs.
Le deuxième système consiste en un paiement volontaire anonyme, via un programme en ligne simple : cliquer sur un bouton pour faire un don de 1€ à l’artiste.
Merci Stephanie !